Max est né en 1978, à Oberstdorf en Allemagne. Sa maman passait d’agréables vacances à la montagne dans cette station réputée (pour le saut à ski notamment). Et Max est né, attendu qu’elle était enceinte de presque neuf mois. Son médecin l’avait autorisée à voyager jusqu’en Bavière, en partie parce que le médecin en question était son mari. Le père de Max donc.
Et voila notre Max DOU qui démarre sa vie en Allemagne. Une semaine après, on le ramenait en France, où il a passé le reste de son existence.
Après le bac, il a fait les Beaux-arts avec l’ambition de devenir un grand artiste photographe. Hélas, ou pas, Max est passé au graphisme numérique, privant le monde entier de photos tellement originales et sensibles. Au lieu de quoi le monde entier peut venir regarder ici ses créations (originales et sensibles).
Max a une théorie à propos des oeuvres d’art qualifiées de croûtes, qu’on voit sur les vides-greniers. Selon lui, il existe des êtres invisibles et légers qui peuvent intervenir à tout moment. Ils ont le pouvoir de modifier le destin d’une action au cours de sa réalisation. Par exemple, lorsqu’on fait une mayonnaise ; tout est réuni pour qu’elle soit réussie mais rien à faire, on la rate. Idem pour cultiver une plante simple à entretenir, mais qui meurt inexplicablement. Max pense que c’est un être invisible et léger qui intervient et fout en l’air ce qu’on est en train de faire. Pour les croûtes, l’artiste part avec l’intention de réaliser une oeuvre d’art, mais quelque chose se met à vriller et le résultat est mauvais. La faute à un être invisible et léger. Selon Max.
On sait peu de choses sur la garde-robe de Max. Peut-être après son décès en saura-t-on davantage ?
Lors de la naissance Max DOU, un train a déraillé non loin de la clinique où sa mère a accouché. Deux morts ont marqué cet accident, qui resta dans la mémoire familiale sous le nom de "déraillement de Max". Il est probable que cela eut un impact sur la croissance du petit garçon qui fit pipi au lit jusqu’à ses 7ans.
Par ailleurs, il a constaté que ses rêves lui permettent de se dissocier : il vit la situation dont il rêve et dans le même temps, il est spectateur de la scène. Il ne sait pas s’il a une vue plongeante ou s’il regarde depuis le sol. Il ne sait pas non plus s’il est spectateur et acteur simultanément ou l’un après l’autre. Il a l’impression que cette dissociation n’est pas systématique, parfois il reste dans son corps et agit tout au long du rêve en tant que lui-même. Quand il en parle à ses proches ou à des inconnus, il est clair que tout le monde s’en fout.
A propos de sommeil, il est intéressant de noter que Max rêve en couleurs, et qu’il y a du son. En revanche, toutes les idées géniales issues de ses rêves se sont révélées pourries une fois exprimées à la lumière du réveil.
Dans son enfance, Max DOU était persuadé que le destin faisait des clins d’yeux à tout un chacun pour dévoiler un métier, un être humain ou un endroit. Ainsi, le petit Max était convaincu que vers 15 ou 17 ans lui apparaitrait la vocation de sa vie : la médecine, la plomberie, le maintien de l’ordre. De cette révélation découlerait naturellement le reste de son existence. Il prévoyait ça comme un rai de lumière venant d’en haut. Du plafond de sa chambre par exemple, dans le cas où cet instant magique aurait lieu alors qu’il rêvasserait sur son lit. Il mélangeait allègrement images religieuses et films de princesses, et ce qui devait arriver arriva ; au plus profond d’une nuit sans lune, alors que la maisonnée dormait, une voiture passa au loin et éclaira furtivement le plafond de la chambre de Max, réveillant le jeune garçon de 15 ans et demi. Il sut alors que le moment était venu de découvrir son destin, et il tendit l’oreille. En vain car aucun son ne se fit entendre, pas le moindre murmure. Max n’en conçu aucun regret, heureux d’avoir vécu la moitié du phénomène.